Publié le 09/02/2023 Par Gaël Dupire

La crise sanitaire a considérablement accéléré la tendance : désormais, le cloud est devenu un incontournable de la stratégie d’entreprise. Quelles sont alors les bonnes pratiques pour migrer son infrastructure ou ses applications web dans le cloud ? Comment réussir sa migration ? Après avoir défini ce qu’était le cloud computing dans la 1re partie de cet article, Meritis vous présente les clés de réussite du passage au cloud.

illustation question meritis

Pour mener sa transition avec succès, il importe au préalable de bien comprendre ce que recouvre la migration vers le cloud.

Migrer vers le cloud : définition et état des lieux

On parle de migration cloud lorsqu’une entreprise transfère une partie ou l’ensemble des capacités de son infrastructure privée vers le cloud. Généralement, les ressources sont transférées vers les principaux acteurs de ce marché, Amazon Web Services (AWS), Microsoft Azure ou Google Cloud Platform.

En France, OVH est aussi un acteur qu’il faut considérer, particulièrement dans le cas de contraintes réglementaires sur la localisation des données. Les technologies liées au cloud et les offres de service gagnant en pertinence, les migrations cloud s’accélèrent.

En effet, si le marché valait 16 milliards d’euros en 2021, il devrait atteindre 27 milliards en 2025. En termes de services numériques, on passerait ainsi de 28% hébergés sur le cloud en 2021 à 40% en 2025.

Pourquoi migrer vers le cloud ? 

thinking deux personnes qui réfléchissent

Avant d’envisager de recourir au nuage informatique, la première question à se poser est naturellement de se demander quels sont les principaux avantages de la migration vers le cloud ? Le plus évident est qu’il permet d’éviter d’avoir à gérer soi-même les infrastructures informatiques qui peuvent vite devenir très importantes. 

1.

Quel est l’un des avantages pour une entreprise de migrer sur le cloud computing ?

Par ailleurs, le cloud est un moyen simple de bénéficier de technologies récentes et préparées par des spécialistes. Résultat, il offre des possibilités techniques qu’il est parfois difficile de retrouver sur des infrastructures classiques. C’est le cas de :

  • L’élasticité, c’est-à-dire l’augmentation du nombre de ressources lors de montées en charge imprévues ;
  • La redondance des ressources qui permet de supporter des incidents liés aux indisponibilités de ressources ;
  • Et la haute disponibilité garantie (pour les données par exemple) pour ne citer que les plus classiques.

Le cloud offre donc un environnement permettant d’héberger des applications et des données de la façon la plus adaptée à leurs besoins. De plus, il permet de gérer des facteurs tels que le coût, les performances et la sécurité. 

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2.

Gestion de la demande

Le cloud computing permet d’adapter facilement l’infrastructure aux charges de travail plus importantes et au plus grand nombre d’utilisateurs. Sur des charges ponctuelles, l’élasticité permet d’ajouter temporairement les ressources pour gérer l’augmentation de charges. Dans le cas d’un site web marchand par exemple, cela se concrétise par la possibilité d’ajouter des serveur web en cas d’augmentation des clients liée à un évènement promotionnel.

Autre exemple : dans le cas d’une montée en puissance d’un outil, il faut ajouter les ressources de façon plus durable que dans le cadre de l’élasticité, ce qui est très rapide avec le cloud. Contrairement aux environnements informatiques traditionnels dans lesquels les entreprises devraient acheter et mettre en place de nouveaux serveurs physiques, des licences logicielles supplémentaires, des équipements de stockage et de réseau pour faire évoluer leurs services commerciaux. On comprend rapidement que le temps que cela peut prendre.

4.

Coût 

Une bonne gestion des ressources et des options est nécessaire pour maîtriser les coûts dans le cloud. En ce sens, les différents modèles de cloud permettent de réaliser des économies. En particulier avec le modèle de « Pay as you go » qui permet de ne payer que ce que l’on consomme. Typiquement les environnements utilisés par les développeurs peuvent être éteints lorsqu’ils ne sont pas utilisés.

Si les dépenses peuvent être maîtrisées, attention toutefois car le cloud présente certains risques de surcoûts. Les FinOps, structures opérationnelles spécialisées dans la gestion des coûts, peuvent alors vous accompagner.

5.

Performance

La migration vers le cloud peut améliorer les performances selon les différents choix possibles effectués lors de la configuration de l’infrastructure et des différentes options proposées (comme la haute disponibilité).

Par exemple : les applications et les sites web hébergés dans le cloud peuvent facilement évoluer pour servir davantage d’utilisateurs ou un débit plus élevé. Ils peuvent également s’exécuter dans des emplacements géographiques proches des utilisateurs finaux en utilisant les localisations des centres de données des entreprises proposant des services cloud. Finalement, cela permet d’améliorer l’expérience utilisateur.

6.

Sécurité des données

Les entreprises ont aujourd’hui de fortes attentes en termes de sécurité informatique, particulièrement dans la sécurité des données. Les datacenters et le cloud, en tant que lieu privilégié de stockage des données, doivent donc être équipés au mieux du point de vue de la sécurité.

Pourquoi aller vers le cloud privé ?

Le cloud privé peut être utilisé par des entreprises qui ont de très fortes exigences en matière de sécurité des données pour des raisons que nous avons déjà évoquées dans la 1re partie de l’article.

Pourquoi aller vers le cloud public ?

Pour le cloud public, la cybersécurité est également un enjeu important. Il propose différents systèmes de sécurité comme des pare-feu, des gestionnaires de clef (Key Management as-a service), la gestion centralisée des politiques de sécurité, etc. 

Par ailleurs, les fournisseurs de cloud facilitent les bonnes pratiques et les bonnes architectures par design. La gestion du réseau favorise naturellement la micro-segmentation de leur data center et des réseaux déployés par les entreprises.

Chez Meritis, nous pouvons vous conseiller en cybersécurité mais également dans la sécurisation des données.

L’ensemble de ces points permet aux entreprises de réallouer une partie de leurs ressources vers des tâches plus centrées sur leur cœur d’activité. Les sociétés peuvent par exemple consacrer davantage de ressources à l’innovation, c’est-à-dire au développement de nouveaux produits ou à l’amélioration des produits existants.

Comment migrer une application dans le cloud ?

illustration remider

Maintenant que l’on sait ce qu’est le cloud et pourquoi migrer vers le cloud, essayons de voir comment s’y prendre. À première vue, il pourrait sembler que ce soit un environnement comme celui en local mais chez un autre provider. Néanmoins, ce nouvel environnement propose bien souvent de nombreuses nouvelles possibilités. Alors comment faire pour aller au bout de sa migration ?

1.

Un premier pas vers le cloud : la stratégie lift and shift

On bénéficie d’une longue liste de services dans laquelle il va falloir choisir le ou les plus adaptés. Le plus important, c’est de choisir ce que l’on veut migrer et dans quel ordre. En règle générale, on commence par un petit périmètre, bien défini et bien maîtrisé. Pourquoi ? Parce que cela va nous permettre de mesurer l’impact de la migration sur ce périmètre. En effet, toutes les modifications de comportement pourront être attribuables à la migration et on pourra alors se concentrer sur les causes de ces modifications.

Une fois le premier périmètre identifié, on peut appliquer une stratégie de Lift and shift. Il s’agit d’essayer de reproduire au mieux l’environnent dans lequel était déployé l’application. Supposons qu’il s’agisse d’un serveur web sur plusieurs machines virtuelles avec un load balancer. Il faudra alors reproduire la même infrastructure sur le cloud.

On pourrait aussi être tenté d’essayer les nouvelles possibilités offertes par le cloud. Mais ce serait en réalité prématuré. L’idée de cette stratégie est d’effectuer un changement à la fois. On change l’environnement dans lequel on déploie, chi va piano va sano.

Dit ainsi, cela peut paraître simple, mais il faut se souvenir qu’il faudra définir le réseau à utiliser, ainsi que le déploiement des machines à utiliser. Bref, repartir d’une feuille blanche. Le bon point est qu’il s’agit d’une reproduction d’un existant bien rôdé.

Il faut aussi prendre en compte les migrations nécessaires de données pour lesquelles les fournisseurs cloud proposent en général des outils. Enfin, il existe aussi souvent des avantages tarifaires à effectuer une migration de données. En d’autres termes, cette petite étape simple peut être la source de nombreux petits challenges qui vont nous permettre de mettre en place notre environnement cloud. Voilà pourquoi il est vivement recommandé d’éviter de chasser d’autres lièvres pendant cette phase.

2.

Un second pas : l’étape de modernisation

Une fois l’étape de lift and shift terminée, on peut essayer de profiter des avantages du cloud. C’est le moment de repenser l’architecture de l’application sous le prisme des possibilités offertes par notre fournisseur.

Il existe plusieurs approches possibles de cette phase qui dépendent essentiellement des objectifs fixés pour cette migration. Parmi les principaux objectifs que vous pouvez atteindre durant cette phase :

  • Réduction des coûts des infrastructures ;
  • Amélioration de la qualité de service ;
  • Meilleure gestion des zones géographiques ;
  • Nouvelles technologies data et IA ;
  • Cybersécurité.

Dan le cas où la réduction des coûts serait un des objectifs fixés pour la migration cloud, voici alors selon moi ce à quoi il faut s’attendre :

Évolution du coût de l’infrastructure pendant la migration

(source : Meritis)

Un point important à comprendre : les coûts ne déclineront pas immédiatement. A priori, ils devraient même augmenter dans un premier temps. Et ce, pour plusieurs facteurs :

Tout d’abord, au début de la phase de migration, on maintient toujours l’infrastructure historique. Au fur et à mesure de sa décommission, les coûts pourront commencer à décroître.

Ensuite, la plupart des infrastructures sont basées sur les machines virtuelles et des serveurs pleinement alloués à des applications sans pause d’aucune sorte. Peu d’infrastructures possèdent cette possibilité, c’est pourtant l’une de celles qu’offre le cloud. Typiquement, les environnements de développement peuvent être éteints lorsqu’ils ne sont pas utilisés.

En réalité, de nombreuses options permettent d’optimiser les coûts comme l’élasticité, la réservation de machine, etc. La phase de modernisation permet justement d’inclure ce fonctionnement en fonction des besoins des applications.

Chez Meritis, nous pouvons vous accompagner de bout en bout sur le processus de migration. Et pour la partie modernisation, il est possible de faire appel à des spécialistes de chaque domaine.
Vous pouvez accéder à nos livres blancs Data, DevOps et Cybersécurité afin de vous faire une idée de chacune de ces expertises chez Meritis.

Quels sont les risques et les difficultés d’une migration vers le cloud ?

Les migrations vers le cloud peuvent être complexes et risquées. Pour ces raisons, il est important d’appréhender les difficultés auxquelles sont confrontées les différentes organisations lors de la transition de leurs ressources vers le cloud.

1.

Absence de stratégie de migration

Nous avons présenté une stratégie de migration. Même si elle doit être adaptée pour chaque entreprise, elle est assez simple à mettre en œuvre. Avoir un plan permet de quantifier les avancements et le chemin qu’il reste à parcourir.

Pourtant, de nombreuses organisations commencent à migrer vers le cloud sans consacrer suffisamment de temps et d’attention à leur stratégie de migration. L’adoption et la mise en œuvre réussies du cloud nécessitent une planification rigoureuse de la migration vers le cloud de bout en bout.

Chaque application et chaque ensemble de données peuvent avoir des exigences et des considérations différentes, et ainsi nécessiter une approche différente de la migration vers le cloud.

L’entreprise doit ainsi disposer d’une analyse de rentabilité claire pour chaque charge de travail qu’elle migre vers le cloud. Dans le cadre d’un déploiement, mieux vaut solliciter une entreprise spécialisée afin qu’elle vous crée un plan de migration et choisisse parmi les meilleures méthodes de migration. Cette approche est d’autant plus importante si vous devez vous occuper de la migration de grandes bases de données.

2.

Gestion des coûts

Lorsqu’elles migrent vers le cloud, de nombreuses entreprises n’ont pas défini d’indicateurs clés de performance suffisamment clairs pour comprendre ce qu’elles prévoient de dépenser ou d’économiser après la migration. Difficile alors de comprendre si la migration a été un succès d’un point de vue économique.

Quels sont les risques liés à l’utilisation du cloud ?

Or au sein d’environnements de cloud computing dynamiques, les coûts peuvent évoluer rapidement à mesure que de nouveaux services sont adoptés et que l’utilisation des applications se développe. Si les fournisseurs de cloud offrent aujourd’hui une grande variété de services, nombre d’entre eux ne peuvent être étendus à d’autres plateformes de cloud.

Attention, car la migration des charges de travail d’un cloud à un autre est un processus long et coûteux. De nombreuses organisations commencent ainsi à utiliser des services cloud, puis trouvent finalement difficile de changer de fournisseur si le fournisseur actuel ne répond pas à leurs besoins.

3.

Sécurité et conformité des données

L’un des principaux obstacles à la migration vers le cloud repose sur la sécurité et la conformité des données. Les services de cloud computing utilisent un modèle de responsabilité partagée, dans lequel ils assument la responsabilité de la sécurisation de l’infrastructure. Le client, quant à lui, est responsable de la sécurisation des données et des charges de travail.

Ainsi, bien que le fournisseur de services cloud puisse fournir des mesures de sécurité robustes, il incombe à votre organisation de les configurer correctement, et de s’assurer que tous les services et applications disposent des contrôles de sécurité appropriés. En effet, le processus de migration lui-même présente des risques pour la sécurité. La raison : le transfert de grands volumes de données, qui peuvent être sensibles, et la configuration des contrôles d’accès pour les applications dans différents environnements créent une exposition importante.

AWS, Azure, Google Cloud, lequel est le plus adapté à mon besoin ?

cloud public AWS Azure Google cloud plateform

Pourquoi migrer sur AWS ?

Qu’est-ce qu’AWS ?

LOGO AWS CLOUD

AWS est la plateforme de cloud développée par Amazon. C’est un fournisseur historique du cloud tant il est important dans le développement du modèle de cloud computing. On peut considérer qu’Amazon a inventé et popularisé ce concept.

Pourquoi privilégier AWS ?

Tout d’abord, il s’agit d’un acteur majeur du cloud dont la liste de clients est impressionnante. C’est une plateforme éprouvée. AWS propose aussi une très importante liste de services qui autorise de multiples possibilités de développement de nouvelles applications et de nouveaux services.

C’est une plateforme qui favorise de nombreuses innovations. AWS a des datacenters dans le monde entier, et permet donc de profiter d’une géolocalisation puissante, un atout de taille lorsque l’on a une entreprise globalisée.

Pourquoi migrer sur Azure ?

Logo azure cloud

Qu’est-ce qu’Azure ?

Azure est une plate-forme de cloud computing public proposée par Microsoft. Avant même de développer le concept de cloud, Microsoft possédait déjà un savoir-faire dans les datacenters. Le développement du modèle cloud lui a permis de mettre un peu plus en valeur ce savoir-faire et la gamme de produit qu’il possède.

Pourquoi privilégier Azure ?

Grâce aux services cloud Azure, les entreprises peuvent rapidement créer, déployer et gérer des applications simples ou complexes en toute simplicité. La simplicité d’utilisation des interfaces utilisateurs et un des points forts d’Azure.

De plus, là où d’autres proposent uniquement des logiciels open source (même s’ils sont packagés pour apparaître sous la forme choisie par le fournisseur), Microsoft peut proposer des technologies maison. C’est un avantage sérieux car ils peuvent les arranger spécialement pour leur offre de service, et développer des fonctionnalités uniques et des systèmes puissants (comme Azure Synapse par exemple). Comme pour AWS, Azure est présent partout dans le monde et, à ce titre, permet donc de profiter des mêmes avantages que AWS.

Pourquoi utiliser les services Google Cloud ?

logo google cloud

Qu’est-ce que la plateforme Google Cloud ? 

Google Cloud Platform, comme son nom l’indique, est une plateforme de cloud computing qui fournit des outils et des services d’infrastructure permettant aux utilisateurs de créer des applications et des services.

Google Cloud Platform est aujourd’hui considéré comme le troisième plus grand fournisseur de cloud computing en termes de revenus, derrière AWS à la première place et Microsoft Azure en deuxième position. Toute organisation ayant besoin du cloud devrait envisager de recourir à Google Cloud Platform, en particulier les PME auxquelles la plateforme était initialement destinée.

Pourquoi opter pour une migration vers Google Cloud ?

Comme pour Microsoft, Google a une vraie expérience des datacenters et des produits informatiques, en particulier de ceux orientés Data (big query est un fameux exemple). Choisir Google, c’est bénéficier de services uniques que personne d’autre ne propose. C’est particulièrement vrai pour la data et l’intelligence artificielle. Il ne faut pas oublier que Google possède un véritable avantage concurrentiel dans ces domaines.

Google est un également acteur en cours d’installation, avec une politique tarifaire parfois assez agressive. Cela peut être un argument de poids dans le choix d’un fournisseur. Cependant, cela signifie aussi qu’il est moins présent à l’échelle mondiale et propose par conséquent une moins bonne géolocalisation. À titre d’exemple, le premier datacenter GCP en France n’a ouvert ses portes que le 30 juin 2022.

Le cloud est une opportunité sans précédent de modernisation des infrastructures des entreprises. Grâce à ce modèle, il devient assez facile de tester de nouvelles technologies pourvu qu’elles soient proposées par votre fournisseur. Migrer vers le cloud est un projet d’ampleur pour une entreprise, mais les bénéfices équivalent aux efforts à consacrer pour réussir cette migration.

Meritis peut vous accompagner à chaque étape de cette migration. De plus, Meritis possède les expertises nécessaires dans chacun des domaines qui vous permettront d’exploiter au mieux les nouvelles possibilités offertes par le cloud, que ce soit dans la data, le DevOps, la cybersécurité et le développement logiciel.

migrer vers le cloud meritis

Migration vers le cloud : qu’est-ce que le cloud computing ?

Pourquoi migrer dans le cloud ? Quelles applications passer dans le nuage ? Comment s’y prendre ?

Autant de questions auxquelles on tente de répondre dans cet article.

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Auteur

Gaël Dupire

Gaël a débuté sa carrière en tant que Software Consultant avant de devenir Senior Software Development Engineer à la Société Générale (SGCIB) puis chez Meritis il y a 10 ans.

Gaël est diplômé de l’UTC (Doctorat de Mathématiques appliquées).

Il est passionné par les maths et leur utilisation, Il adore coder, aussi bien en .Net, python, C++ ou Matlab.