Publié le 24/01/2023 Par Christophe El Harake

Le guide complet du web 3.0 : l’avenir de l’internet

L’internet a connu deux changements importants au cours de son existence. Le premier a été le web 1.0, qui a introduit l’adoption généralisée de l’internet. Puis le web 2.0 a introduit le contenu généré par les utilisateurs et les réseaux sociaux, permettant aux personnes de partager leurs opinions et leurs expériences en ligne. Le web 3.0, ou web3, sera donc le troisième changement important dans l’histoire de l’internet. Il devrait bientôt être mis en œuvre, une fois qu’il aura été entièrement développé et largement adopté par les entreprises, les organisations, les particuliers et les écoles. Tout d’horizon du web 3.0. 

Le web 3.0 représente la prochaine génération de l’internet, ou l’internet 3.0, qui introduira l’intelligence artificielle (IA), le machine learning et la blockchain. Objectif : améliorer la façon dont nous utilisons la technologie et interagissons les uns avec les autres dans notre vie quotidienne, mais aussi mieux préserver la sécurité de nos informations.

C’est quoi le web 3.0 ?

Le web 3.0 génèrera de nouvelles opportunités qui n’existaient pas auparavant et, dans certains cas, pourra remplacer les technologies web traditionnelles.

Mais l’une des évolutions les plus significatives liée aux sites et applications web 3.0 repose sur leur capacité à traiter les informations de la même manière que nous traitons nos pensées. Ils permettront en effet aux personnes d’expérimenter l’information à un niveau cognitif, expliquant ainsi pourquoi cette génération est appelée web 3.0 ou web3.

L’approche user-centric de l’internet 3.0

Les géants de la technologie tels que Google, Facebook et Microsoft réalisent des gains colossaux en stockant puis en vendant les données des utilisateurs. Le web 3.0 permettra alors à chacun utilisateur d’être rémunéré pour le temps passé sur le web et pour ses données. En d’autres termes, cela signifie que les utilisateurs seront placés au centre du web 3.0 et pourront vendre leurs propres données aux annonceurs tout en conservant la propriété et la confidentialité de celles-ci.

En parallèle, ce web nouvelle génération permettra aux sites internet et aux applications d’utiliser les données de manière plus significative et d’adapter les informations en fonction de chaque utilisateur.

Cette troisième itération de l’internet, qui interconnecte les données de manière décentralisée, permettra aux utilisateurs de bénéficier d’échanges personnalisés avec des machines et des sites internet de la même manière que lorsqu’ils communiquent avec un humain lambda.

Quelle différence entre le web 1.0, le web 2.0 et le web 3.0 ?

Le web 1.0 

Le web 1.0, ou web traditionnel, était un web statique apparu dans les années 1990 et axé principalement sur la diffusion d’informations. Généralement associé à de grandes entreprises, il se caractérise par une page centrée sur le produit et nécessitant peu d’interactions avec l’utilisateur.

À l’époque, ces sites étaient simplement la vitrine d’un magasin. Pas étonnant alors de constater que le premier site e-commerce remonte à cette période.

Le web 2.0

La version du web 2.0 représente la nouvelle étape de l’évolution d’internet à partir des années 2000. Malgré la complexité croissante des technologies, l’apparition d’interfaces innovantes et la facilité d’utilisation des outils web par les internautes ont certainement conduit au web 2.0.

L’augmentation de la fréquence des échanges sur le web est le plus grand atout de cette évolution médiatique. En effet, l’apparition de nouvelles plateformes d’échanges, l’émergence des réseaux sociaux et la création d’une multitude de sites internet mettent en évidence l’originalité et la puissance du web 2.0, à savoir : mettre en lumière les utilisateurs en les faisant passer du statut de spectateur sur les plateformes à celui d’acteur de celles-ci.

Pourquoi le web 3.0 ? Définition

Le terme web 3.0 est utilisé par de nombreux experts pour décrire la fin proche du web 2.0 que nous connaissons aujourd’hui. D’après ces experts, la nouveauté pourrait se résumer par l’apparition du web sémantique.

Pour d’autres spécialistes, le web 3.0 est synonyme de personnalisation, rendue possible par le stockage et le traitement des données.

Qu’est-ce que le web sémantique ?

Le web sémantique est un mouvement visant à rendre le web plus intelligent et plus facile à utiliser en utilisant des technologies de l’intelligence artificielle pour mieux comprendre et interpréter les données contenues suur internet.

Le web sémantique s’appuie sur des technologies telles que le langage de balisage RDF (Resource Description Framework) et les ontologies pour aider les ordinateurs à mieux comprendre le sens des données en ligne. Le RDF, quant à lui, est un langage de balisage qui permet de décrire les ressources sur le web de manière structurée et standardisée. Et les ontologies sont des modèles de connaissances qui décrivent les concepts et les relations qui existent entre eux dans un domaine donné.

L’objectif du web sémantique est donc de permettre aux ordinateurs de mieux comprendre le contenu des pages web et de faciliter l’interopérabilité entre différents sites et bases de données. Cela peut se traduire par des fonctionnalités telles que :

  • La recherche de contenu plus précise et plus ciblée ;
  • La possibilité de partager des données de manière plus facile entre différents sites ;
  • Et la création d’applications plus intelligentes qui peuvent utiliser les données du web de manière plus efficace.

Le web sémantique est un domaine en évolution dans lequel il reste encore de nombreux développements à venir. Cependant, il est déjà largement utilisé dans de nombreux domaines, tels que la recherche en ligne, la gestion de contenu et la création de bases de données.

Ci-après un tableau résumant les différences entre les différentes évolutions de l’internet :

 Web 1.0Web 2.0Web 3.0

Contenu
Interaction passive pour l’utilisateurPlateformes communautaires et contenu généré par les utilisateursPropriété de l’utilisateur pour les créateurs de contenu
TechnologiesHTMLHTML dynamique, JavaScript,Blockchain, IA, apprentissage machine
Environnements virtuelsAucunUtilisation basique de la 3D3D, RV, RA
PublicitéImportune (bannières, etc.)InteractiveCiblée en fonction du comportement de l’utilisateur
Stockage des donnéesStocké sur les serveurs de chaque site webPossédé par de grands géants de la technologieDistribué parmi tous les utilisateurs
AudienceUtilisateurs individuelsCommunautés spécifiques d’utilisateursUtilisateurs interconnectés sur plusieurs plateformes et appareils

De la fin imminente du web 2.0 à la nécessité du web 3.0

Nous pouvons observer une vraie prise de conscience de la part des utilisateurs sur les limites et les inconvénients du web 2.0. En effet, la majorité des services actuellement proposés sur internet sont émis par des mastodontes tels que Google, Facebook, Microsoft et Amazon. Ce qui a eu pour conséquence de soulever quelques plaintes de la part d’utilisateurs mais aussi de nombreuses sociétés. Selon eux, ces « géants du web » traitent les utilisateurs de manière injuste, récoltent leurs données à leur insu et menace la démocratie et la liberté d’expression.

Les GAFAM en ligne de mire

Frances Haugen, ingénieure et ancienne employée de Facebook, a d’ailleurs dénoncé la mauvaise conduite du groupe. Elle accuse le géant de la technologie de répandre la haine en ligne et la désinformation en utilisant un système donnant la priorité aux contenus qui génèrent le plus de clics. En d’autres termes, Facebook privilégie les profits plutôt que la sécurité et le bien-être.

Bien que Mark Zuckeberg ait réfuté les propos de Haugen sur son compte, ce n’est pas la première fois que les grandes entreprises technologiques sont tenues responsables de leur conduite.

Plusieurs histoires ont fait surface à propos des pratiques commerciales agressives d’Amazon, des infractions de Facebook en matière de protection de la vie privée, ou encore des problèmes de confidentialité des données et de l’utilisation contraire à l’éthique de l’IA par Google. Autant de points qui soulèvent tous de sérieuses alertes de sécurité concernant le web 2.0.

C’est pourquoi de nombreux spécialistes de la blockchain considèrent le web 3.0 comme une version plus sûre.

Quelles sont les principales caractéristiques du web 3.0 ?

Les principales caractéristiques du web 3.0 sont les suivantes :

  • Ouvert : on dit que le web 3.0 est ouvert car il évolue dans un écosystème open source soutenu par une communauté de plus de 100 000 développeurs.
  • Liberté : l’écosystème du web 3.0 offre la liberté à ses utilisateurs d’interagir en public ou en privé sans qu’un intermédiaire les expose à des risques.
  • Accès sans permission : toutes les personnes ou entités peuvent avoir accès au web 3.0 sans avoir besoin de la permission d’un organe de contrôle.
  • Omniprésence : nous pouvons accéder à nos données et à nos services en ligne sur plusieurs appareils.
  • Interconnexion accrue des informations : qui dit plus de technologie, dit plus de produits connectés à internet. L’avancée de la technologie implique un ensemble de données plus important, envoyant aux algorithmes davantage d’informations à analyser. Le web 3.0 permettra de communiquer des informations plus précises qui répondront aux besoins de chaque utilisateur de l’écosystème.
  • Une navigation plus efficace : trouver les meilleurs résultats via les moteurs de recherche représente un vrai défi pour les entreprises technologiques. Toutefois, avec le temps, les algorithmes sont devenus de plus en plus efficaces pour trouver des résultats sémantiquement pertinents à partir de simples mots clés. Cette nouvelle évolution d’internet permet à chacun de trouver facilement l’information exacte dont il a besoin.
  • Amélioration de la publicité et du marketing : de nos jours, quand on parle de publicité, nous pensons directement aux spams. Cependant, si les annonces sont pertinentes par rapport aux besoins des utilisateurs, elles peuvent être bénéfiques au lieu d’être une gêne. Le web 3.0 a pour objectif d’améliorer la façon dont les annonces sont envoyées ou apparaissent dans le flux d’activité. Comment ? En exploitant des systèmes d’IA plus intelligents et en ciblant des publics spécifiques en fonction des données des consommateurs.

Comment fonctionne le web 3.0 ? 

Ainsi, vous l’aurez compris, l’objectif du web 3.0 est de rendre les recherches sur l’internet beaucoup plus rapides, faciles et efficaces.

Quels sont les avantages du web 3.0 par rapport au web 2.0 ?

En ce sens, le web 2.0 est complétement différent de son successeur. En effet, cette version implique d’avoir un endroit pour stocker les données importantes, telles que les utilisateurs, les articles, les balises, les commentaires, les préférences, etc. Cela nécessite une base de données qui doit être constamment mise à jour.

Ensuite, l’utilisateur doit interagir avec le front-end (ensemble des éléments visibles et accessibles directement sur un site web, généralement écrit en JavaScript, HTML et CSS) qui communique avec le back-end (toute la partie invisible comme le développement de bases de données, écrit dans un langage comme Node.js, Java ou Python). Lequel communique à son tour avec la base de données. L’ensemble du code est hébergé sur des serveurs centralisés qui sont ensuite envoyés aux utilisateurs via un navigateur internet.

Le web 3.0 n’a pas la même logique que sa version antérieure. En quoi le web 3.0 est-il si différent ? Contrairement à son prédécesseur, il n’y a pas de base de données centralisée qui stocke les différentes données et il n’y a pas de serveur web centralisé où réside la logique back-end. Les données s’enregistrent dans la blockchain liée au web 3.0.

Comment utiliser le web 3.0 ?

Bien que le web 3.0 soit toujours en phase de développement, nous avons quelques exemples qui sont déjà utilisés aujourd’hui et qui révolutionnent la façon dont les utilisateurs accèdent à internet.

Assistants virtuels Siri et Alexa

Siri d’Apple et Alexa d’Amazon, ces deux assistants virtuels, montrent que l’arrivée du web 3.0 n’est qu’une question de temps. En effet, l’intelligence artificielle et le traitement du langage naturel participent à l’amélioration de la machine pour mieux comprendre les commandes vocales humaines.

Plus les utilisateurs interagissent avec les assistants virtuels, plus leur IA améliore ses recommandations et ses interactions. De ce fait, Siri et Alexa sont l’exemple parfait d’applications web sémantiquement intelligentes qui appartiennent au monde du web 3.0 et qui révolutionneront l’internet dans les années à venir.

Maisons intelligentes connectées

Dans les paragraphes précédents, nous avons cité l’omniprésence comme étant une des fonctionnalités du web 3.0. Grâce à celle-ci, nous pouvons accéder non seulement à nos données mais aussi à nos services en ligne sur plusieurs appareils. Grâce à cette nouvelle connectivité, les systèmes peuvent contrôler le chauffage, la climatisation et les autres sources d’énergie de votre maison de manière intelligente et connectée. De cette manière, votre maison intelligente peut savoir quand vous partez, quand vous arrivez, et à quel point vous aimez la chaleur ou le froid dans votre maison.

Conclusion

Si l’évolution d’internet a été un long parcours, il n’est pas près de s’arrêter. Avec l’explosion des données en ligne, les sites et les plateformes souhaitent offrir une expérience plus immersive aux utilisateurs. Malgré l’absence de définition précise de cette nouvelle version 3.0 pour le moment, ce n’est juste qu’une question de temps avant de voir de nouvelles innovations entrées dans notre vie au quotidien.

Sources :

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Auteur

Christophe El Harake

Titulaire d'un Master 2 en Finance de marché à l'Université Paris Dauphine, Christophe est passionné par les marchés financiers. Son objectif ? Rendre la finance accessible à tous ceux qui s’y intéressent, qu’ils disposent ou non de connaissances préalables, et favoriser l’éducation financière des individus.