Beaucoup d’équipes entendent parler du story mapping et de son utilité mais n’arrivent pas à l’utiliser convenablement. À travers cet article, nous allons essayer de découvrir ce qu’est la technique du story mapping, son importance et son objectif. Puis, dans un deuxième temps, nous aborderons les différentes étapes pour le mettre en place.
C’est quoi le story mapping ?
Le story mapping est une technique de planification visuelle qui permet de représenter de manière séquentielle et hiérarchique les éléments d’un projet ou d’une histoire. Il est souvent utilisé dans le développement de logiciels et la gestion de projets, et ce dans plusieurs domaines. Il aide alors à organiser les tâches, les fonctionnalités ou les étapes de manière à mieux comprendre, prioriser et communiquer les besoins du projet.
Le story mapping consiste à créer une carte (ou un tableau) composée de cartes (ou de post-it virtuels) représentant les éléments, alignées de gauche à droite pour montrer leur progression. Cette méthode permet aux équipes de visualiser et de gérer efficacement les projets. Comment ? En établissant une vue d’ensemble tout en permettant la réorganisation et la priorisation des éléments en fonction des besoins changeants.
Le story mapping a été popularisé par Jeff Patton, un praticien, consultant et auteur Agile bien connu. Son livre « User story mapping : Discover the Whole Story, Build the Right Product » est un guide complet pour comprendre et mettre en œuvre la cartographie des “story maps” dans les projets Agile.
Pourquoi faire un story mapping ?
L’objectif principal du story mapping est de créer une représentation visuelle des fonctionnalités, des tâches ou des histoires d’utilisateurs d’un produit ou d’un projet. Pour quoi faire ? Pour mieux planifier, prioriser et exécuter le travail dans un environnement Agile.
Voici les objectifs spécifiques du story mapping :
- Créer une compréhension partagée : le story mapping rassemble les membres de l’équipe Agile, les parties prenantes et les responsables du produit pour créer une compréhension commune de la portée du projet et de ses objectifs. Il favorise la collaboration en permettant à tous de visualiser le même plan.
- Prioriser efficacement : en plaçant les éléments les plus importants en haut de la story map, vous pouvez facilement identifier les priorités. Cela aide l’équipe à se concentrer sur la livraison de la valeur la plus élevée en premier.
- Visualiser le flux de travail de l’utilisateur : Le story mapping permet de visualiser le parcours de l’utilisateur à travers le produit ou le projet. Cela aide à comprendre comment chaque élément s’inscrit dans le contexte global de l’expérience utilisateur.
- Clarifier la portée du projet : en organisant les éléments sur la story map, vous obtenez une vue d’ensemble de la portée du projet, ce qui permet de réduire les ambiguïtés et d’assurer une meilleure planification.
- Faciliter la planification des itérations : le story mapping facilite la planification des itérations (dans Scrum) ou des sprints. L’équipe peut sélectionner les éléments du Backlog pour chaque itération en fonction de leur position sur la story map.
- Fournir de la transparence : le story mapping offre une transparence totale sur la portée du projet et l’avancement du travail. Tous les membres de l’équipe peuvent voir ce qui a été accompli, ce qui reste à faire et comment cela s’inscrit dans le contexte global.
- Communiquer avec les parties prenantes : le story mapping est un outil de communication efficace pour expliquer aux parties prenantes ce qui sera construit, quand cela sera livré et pourquoi.
- Identifier les lacunes : en visualisant l’ensemble du produit, il est plus facile d’identifier les lacunes ou les incohérences dans les exigences, ce qui permet d’éviter les problèmes de conception ou de planification ultérieurs.
- S’adapter : le story mapping est flexible et peut être mis à jour à mesure que le projet évolue, ce qui le rend adaptable aux changements de priorités ou de besoins.
Les pièges et les erreurs du story mapping
Bien que le story mapping soit une technique précieuse dans le développement Agile, il existe des erreurs courantes auxquelles les équipes peuvent être confrontées. Être conscient de ces pièges peut vous aider à les éviter et à tirer le meilleur parti du processus de story mapping.
Voici quelques pièges et erreurs potentiels :
- Complexification excessive de la carte : une erreur courante est de créer une carte de story mapping trop complexe. Trop de couches, de sous-histoires ou de détails excessifs peuvent rendre la carte confuse et difficile à utiliser. Gardez-la simple et axée sur les aspects les plus critiques.
- Ignorer les besoins des utilisateurs : ne pas impliquer les utilisateurs ou les parties prenantes dans le processus de story mapping peut conduire à une carte qui ne reflète pas correctement leurs besoins et leurs priorités. Il est essentiel de recueillir les contributions de ceux qui utiliseront finalement le produit.
- Négliger la priorisation : les cartes de story mapping doivent refléter l’importance relative des histoires d’utilisateurs ou des fonctionnalités. Négliger de les prioriser peut entraîner une carte qui ne guide pas à une prise de décision efficace. Priorisez toujours les histoires en fonction de la valeur pour l’utilisateur.
- Manque de collaboration : le story mapping est une activité collaborative. L’une des plus grandes erreurs est donc de ne pas impliquer toute l’équipe et les parties prenantes pertinentes. La collaboration contribue à assurer une compréhension partagée et l’adhésion de toutes les parties.
- Mises à jour peu fréquentes : échouer à mettre régulièrement à jour la carte de story mapping peut être une erreur significative. Au fur et à mesure que le projet progresse ou que des retours d’utilisateurs sont reçus, la carte doit évoluer pour refléter les changements de priorités et d’exigences.
- Détails excessifs dès le départ : essayer de définir tous les détails de chaque « user story » ou fonctionnalité lors de la création initiale peut être contre-productif. Il est souvent préférable de garder les histoires d’utilisateurs initiales à un niveau plus élevé et d’ajouter des détails ultérieurement lorsque vous êtes prêt à les travailler.
- Ne pas l’utiliser pour la planification : les cartes de story mapping devraient guider la planification et l’exécution. Échouer à utiliser la carte pour la planification des itérations ou des versions peut entraîner un décalage entre le plan et la carte.
- Adhésion rigide à la carte : bien qu’une carte de story mapping fournisse une structure, il est essentiel de rester flexible. Certaines équipes font l’erreur de s’attacher rigidement à la carte initiale même lorsque des modifications sont nécessaires. Soyez prêt à vous adapter.
- Manque d’incorporation des retours : si les membres de l’équipe ou les parties prenantes fournissent des retours sur la carte de story mapping, il est crucial de les prendre en compte et de les incorporer lorsque cela est approprié. Ignorer des informations précieuses peut entraîner des problèmes ultérieurs.
- Non-formation des membres de l’équipe : certaines équipes se lancent dans le story mapping sans une formation adéquate ou une compréhension de la technique. Il est essentiel de s’assurer que les membres de l’équipe soient familiarisés avec le processus et ses objectifs.
- Ne pas définir clairement le MVP : le Produit Minimum Viable (MVP ou Minimum Viable Product) est un concept essentiel dans le story mapping. Ne pas le définir clairement peut entraîner des changements de périmètre et un manque de focalisation sur la fourniture de fonctionnalités essentielles.
- Utilisation du story mapping pour tout : le story mapping est un outil précieux, mais il peut ne pas convenir à chaque projet ou situation. Évitez l’erreur de chercher à l’appliquer à des projets où d’autres techniques pourraient être plus appropriées.
En étant conscient de ces pièges potentiels, les équipes peuvent utiliser le story mapping de manière plus efficace et éviter les problèmes courants qui pourraient entraver le succès des projets Agile.
Dans quels domaines utiliser le story mapping ?
Nous pouvons utiliser le story mapping dans plusieurs contextes pour organiser et hiérarchiser les fonctionnalités ou les éléments d’un projet, généralement dans le but de mieux comprendre et de communiquer les besoins du projet.
Voici quelques situations courantes où vous pouvez utiliser le story mapping :
- Développement de logiciels : le story mapping est souvent utilisé pour décomposer les fonctionnalités d’une application ou d’un logiciel en user stories, en les organisant en fonction de leurs priorités et de leurs dépendances. Cela aide les équipes de développement à planifier les sprints et à suivre les progrès du projet.
- Formation et enseignement : le story mapping peut être utilisé pour organiser le contenu d’une formation ou d’un cours en ligne, en le structurant de manière logique et hiérarchique.
- Gestion de projet : le story mapping peut être utilisé pour visualiser l’ensemble d’un projet, y compris les tâches, les dépendances et les jalons, ce qui facilite la communication et la planification.
- Résolution de problèmes : vous pouvez utiliser le story mapping pour analyser un problème complexe en décomposant ses éléments et en identifiant les solutions potentielles.
- Planification d’événements : lors de la planification d’un événement, vous pouvez utiliser le story mapping pour organiser les étapes clés, les ressources nécessaires et les délais.
Comment créer une story map en quelques étapes ?
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En résumé, le story mapping est une technique polyvalente qui peut être utilisée dans de nombreux domaines pour organiser, prioriser et communiquer des informations de manière efficace. Il est particulièrement utile lorsque vous devez gérer la complexité d’un projet ou d’une idée en la décomposant en éléments plus gérables et en visualisant la séquence des étapes à suivre.
En conclusion, l’utilisation du story mapping est une pratique précieuse dans le domaine du développement Agile. C’est un outil puissant pour planifier, prioriser et communiquer efficacement sur les fonctionnalités ou les histoires d’utilisateurs d’un produit ou d’un projet. Nous verrons dans un futur article comment créer une story map en quelques étapes simples.
Vos commentaires
Bravo sur cet article très complet et passionnant. J’ai utilisé le story mapping précédemment et ça me donne envie de le remettre en pratique pour ma mission actuelle dont l’agilité est à renforcer !