Dans la tech, elle a trouvé sa place

Depuis les Pyrénées Orientales jusqu’à Meritis PACA en passant par Grenoble et par le Canada, Anaïs Donzeau n’a pas peur des voyages, ni des expérimentations pour trouver le chemin qui lui convient véritablement. Et dans la tech, elle a trouvé toute sa place.

Bac Scientifique, classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE), école d’ingénieur… Le parcours d’Anaïs Donzeau pourrait être tout tracé mais il n’en est rien. Native d’un village des Pyrénées, le monde de l’informatique n’a jamais été une évidence. Au contraire, c’est en laissant un maximum de portes ouvertes qu’elle a su trouver le métier qui lui convenait.

Gardez l’esprit ouvert… aux opportunités

Si Anaïs Donzeau est aujourd’hui passionnée par son métier, la « passion » est née sur le tas. Titulaire d’un Bac S spécialité Mathématiques – matière dans laquelle elle avait les meilleures notes –, c’est plus vers la filière Physique-Chimie qu’elle s’oriente sur les bancs de sa classe prépa. Finalement, c’est vers l’informatique qu’elle décide de se diriger. Un choix dicté davantage par ses capacités que par sa volonté… mais pour lequel elle n’a aucun regret !

« Les filières scientifiques sont souvent les plus porteuses. En prépa, je m’amusais finalement bien plus en informatique qu’en chimie. J’ai donc décidé de rejoindre l’École nationale supérieure d’informatique et de mathématiques appliquées (Ensimag) à Grenoble. Comme je ne savais pas exactement ce que je voulais faire, le métier d’ingénieur tout comme la filière informatique étaient les cursus qui m’ouvraient le plus de portes. »

Des différences culturelles plus que liées au genre

À l’Ensimag, elles ne sont que 15 % d’étudiantes. Pour autant, Anaïs n’a jamais ressenti le moindre frein à être une femme dans ce milieu. D’ailleurs, nombre de ses professeurs, surtout en mathématiques, étaient des femmes. À noter que l’école participe aux journées « Filles et maths : une équation lumineuse » qui ont pour objectif d’encourager les filles à s’orienter vers des études de mathématiques, scientifiques et techniques.

« Nous sommes finalement ‘‘formatées’’ à être en minorité donc je n’ai jamais prêté attention au fait d’être une femme, ni reçu de traitement différent même si, aujourd’hui, on me fait parfois remarquer que je suis la seule femme en réunion.«

Avant d’effectuer son stage de fin d’études chez Thalès, Anaïs passe un semestre au Canada, près de Toronto, à l’Université de Guelph. C’est finalement là qu’elle va ressentir le plus de différences dans l’approche pédagogique et en termes de mixité. Sur un immense campus à l’américaine, le rapport à l’autre et les échanges sont nécessairement différents.

« Les étudiant.e.s comme les professeurs sont très ouverts aux sujets de mixité et de parité, notamment du fait de la présence de nombreuses associations étudiantes liées aux questions d’inclusion et de droits des femmes. Cela fait partie de leur culture et de leur vie étudiante. En tant que Française, c’est aussi un avantage car le niveau des cours est moins élevé qu’en prépa ou en école d’ingénieur.«

Sa première expérience professionnelle

Diplômée en 2018, Anaïs intègre le monde du travail en tant que consultant chez Meritis. Un choix motivé notamment par le panel de clients de la société de conseils qui lui permettait de travailler dans ses deux secteurs de prédilection : la santé, très proche de ses valeurs, et la 3D, pour son processus créatif. Anaïs est aujourd’hui développeuse de systèmes embarqués chez Oticon Medical, spécialisé dans les implants auditifs.

« Mon rôle est d’améliorer le produit et le traitement du signal. J’ai ainsi pu relier à mon métier les connaissances en mathématiques appliquées et en logiciels embarqués acquises à l’Ensimag. Quoi qu’il en soit, vous avez le droit de vous tromper dans le choix de votre entreprise comme dans celui de votre filière. J’ai commencé par la chimie et j’évolue désormais dans l’informatique. Ce qui compte est de faire en sorte d’apprendre toujours de vos erreurs. »

Le conseil d’Anaïs Donzeau

Pas toujours simple de réussir la transition entre le monde des études et celui de l’entreprise. Une étape très bien franchie par Anaïs. Ses conseils pour réussir la vôtre : « À l’école, on attend de vous que vous appreniez et que vous compreniez. En entreprise, c’est à vous de vous former et de demander de l’aide. Vous devez donc être autonome et apprendre sur le tas, en lisant des documentations par exemple. Il n’y a plus cette émulation de toujours apprendre. Vous devez appliquer sur le long terme. Et la tech est idéale car vous apprenez sans cesse… à condition d’avoir une bonne communication et de vous adresser aux bonnes personnes. Même avec 2 ans d’ancienneté, vous ne devez pas avoir peur de vous affirmer, de prendre position et d’être force de proposition. »

Et après ?

Ce qui plaît plus particulièrement à Anaïs dans son travail ? L’aspect utile et concret des fonctionnalités qu’elle développe pour améliorer les capacités auditives des personnes en situation de surdité profonde. Une vraie fierté qui l’amène, pour le moment, à ne pas encore trop se projeter sur ses prochaines missions.

« Je ne sais pas ce que je ferai dans 5 ans. Je me concentre surtout sur ce que je peux apprendre aujourd’hui. Mon objectif est de toujours travailler dans une équipe qui me plaît, dans laquelle il y a une bonne ambiance. Être dans un environnement bienveillant et ouvert est le plus important. »

L’anecdote Women in Tech d’Anaïs Donzeau

« Ma grande sœur est également ingénieure donc j’ai suivi ses traces sans le vouloir. Elle travaille dans le domaine des transports et a toujours été un vrai soutien. Nos parcours sont différents mais elle m’a toujours beaucoup soutenue car elle était passée par là avant moi. Elle aime motiver les personnes autour d’elle et leur permettre de trouver des objectifs. La voir évoluer m’aide à tracer ma propre route. »

« Les seules barrières sont celles que l’on se fixe. Donc ne vous dites pas que vous allez subir du sexisme. Faites-vous confiance et si la tech vous plaît, allez-y ! »
Anaïs Donzeau, consultante Meritis et développeuse systèmes embarqués pour Oticon Medical

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